Loudenvielle Site officiel de la Mairie & de l'Arixo

Le 16 décembre 2019 à 18h00

Exposition : La Bolsa de Bielsa

Musée l'Arixo à Loudenvielle

Exposition : La Bolsa de Bielsa – L'exode de la population civile espagnole en 1938

Une exposition pour garder en mémoire le souvenir de ceux qui, en Espagne, en 1938, ont tout perdu pour défendre leur liberté…

 

Du 05 décembre 2019 au 05 janvier 2020 au musée de l’Arixo à Loudenvielle.

Inauguration le Lundi 16 décembre 2019 à 18h,

suivie de témoignages et d’une projection du film « El puerto de hielo ».

Entrée Gratuite.

Ouverture du musée de l’Arixo :

– Lundi 9 décembre de 15h à 18h.

– Mercredi 11 et 18 décembre 2019 de 15h à 19h.

– 30 min avant chaque séance cinéma.

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Il y a 80 ans, La Retirada

Hiver 1939, en quelques semaines, un demi-million d'Espagnols franchissent les Pyrénées pour trouver refuge en France.

Civils et défenseurs de la Seconde République d'Espagne fuient un pays désormais sous le joug de Franco et de ses alliés fascistes. C'est la Retirada, un exode d'une exceptionnelle ampleur qui marquera durablement notre région. Transis de froid, ayant tout abandonné dans leur fuite, plus de 500 000 Espagnols empruntent le plus souvent à pied la route du Perthus, de Cerbère, Prats de Mollo, Bourg-Madame…

Durant leur pénible exode, ils subiront les bombardements incessants de l'aviation fasciste. La faim et le froid feront également des ravages. Le gouvernement français, dépassé par l'ampleur des évènements, autorise d'abord les civils à franchir la frontière puis à partir du 5 février ce qui reste de l'armée en déroute. Les familles sont séparées lors de déchirantes opérations de triage. Les femmes, les enfants et les vieillards sont envoyés par groupe de 2000 à 3000 personnes  aux quatre coins de France tandis que les hommes sont parqués dans des camps. Dans les Pyrénées-Orientales, ceux d'Argelès, du Barcarès et de Saint-Cyprien sont construits à même le sable dans l'urgence et délimités par de simples barbelés. En arrivant, pour se protéger du froid la nuit, les hommes se couvrent de sable à défaut de couverture. Ils construiront eux-mêmes les premiers baraquements. Les conditions d'hygiène sont déplorables et les cas de dysenterie se multiplient.

Les camps du Vernet (09), de Septfonds (31), de Rivesaltes (66), de Rieucros (09), de Bram (11) et d'Agde (34) viennent compléter le dispositif dans la région. Le camp du Vernet a une place à part. C'est un camp disciplinaire réservé aux « indésirables étrangers », des soldats de l'armée républicaine, des volontaires des brigades internationales, des anarchistes.

Après l'exode viendra le temps de l'exil et Toulouse en deviendra la capitale. Tous les Espagnols ayant quitté leur pays comprennent que le retour en Espagne est impossible.

Entre Aragon et Bigorre, entre février et avril 1938, des milliers de civils et de Républicains Espagnols fuyant leurs villages du Sobrabre, traversent les cols pyrénéens et arrivent en vallée d'Aure. Une « petite retirada » qui accompagne la réduction par l'armée franquiste de la résistance de la « Bolsa de Bielsa ».

Ce fut un prélude de l'exode massif qui eut lieu un an après.

La Bolsa de Bielsa

La Bolsa de Bielsa fut le dernier des épisodes de guerre entre l'armée franquiste et l'armée républicaine sur le front d'Aragon, elle symbolisa  la ténacité de la résistance républicaine.

Durant les premières semaines de guerre, commencèrent à se former des groupes improvisés de combattants dispersés sur tout le territoire aragonais qui plus tard se groupèrent en centuries républicaines, s'unifièrent en brigades pour finalement former la 43ème Division, avec 4500 hommes sous le commandement de Antonio Beltran « el esquinazau ». Durant la période d'avril à juin 1938 eurent lieu les affrontements entre la 43ème Division républicaine et le camp franquiste. Peu à peu, les franquistes conquirent des positions reléguant les républicains vers les Pyrénées, le tout s'achevant avec l'épisode de la Bolsa de Bielsa et le retrait des troupes républicaines. Ce fut une forte et rude résistance de l'armée républicaine dotée de beaucoup moins de moyens et d'hommes, environ 8000, face à une armée franquiste de 15000 hommes appuyée par les allemands et les italiens.

Une fois achevée la bataille, la suite fut dure pour les combattants : les uns dans les camps de concentration français, les autres s'engageant au sein des milices républicaines alors qu'une minorité s'incorpora au camp franquiste. Une fois la guerre finie, beaucoup de membres de la 43ème Division furent emprisonnés.

Dans toutes les guerres, les civils souffrent cruellement, les habitants des Pyrénées ne furent pas une exception, leurs vies furent brisées par une guerre que la plupart ne comprenaient pas. En quelques jours, leurs troupeaux disparurent, leurs champs se vidèrent et ils durent abandonner tout ce qu'ils possédaient pour fuir vers la France. Derrière eux, Gistain, Plan, San Juan de Plan, Gavin étaient complètement détruits, en proie aux flammes des uns lors de leur retraite et des bombardements indistincts des autres.

L'exode massif de la population civile, environ 5000, vers les terres françaises, à travers les passages frontaliers des montagnes pyrénéennes fut un exemple d'organisation et de solidarité de l'armée républicaine et surtout de la population civile. Les habitants de la zone, convertis en volontaires, connaissant bien les lieux et possédant les moyens nécessaires furent les pièces maîtresses pour effectuer l'évacuation.

Les réfugiés finirent dans les camps de concentration français, dans l'Espagne républicaine, dans l'exil et pour une minorité dans l'Espagne franquiste.

Une fois la guerre finie, une terrible post-guerre  les attendait, la reconstruction de leurs villages et de leurs vies, dans un contexte général de pauvreté et de misère, d'implacable répression par les vainqueurs et de mise en place de nouvelles valeurs et coutumes sous la cruelle dictature militaire franquiste.